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L’abécédaire du Centenaire

G comme Goncourt

Un prix Goncourt à Saint-Louis !
En novembre 1990, le prestigieux prix littéraire est attribué à un « obscur kiosquier », Jean Rouaud, pour son premier roman « Les Champs d’honneur ». Il n’est cependant pas un inconnu pour de nombreux professeurs de Saint-Louis de l’époque car l’heureux lauréat est un ancien élève ! Né le 13 décembre 1952 à Campbon, il usa ses fonds de culotte sur les bancs de notre établissement de 1962 à 1970.

C’est dans son troisième roman intitulé « Le monde à peu près », publié en 1996 aux Éditions de Minuit, que Jean Rouaud évoque ses années à Saint-Cosmes, alias Saint-Louis. On reconnaît aisément ce dernier à cette description en page 45 : « … [les] bâtiments jumeaux du collège – hautes façades bétonnées de couleur crème, larges ouvertures, pignons en demi-cercle, toits-terrasses [un seul en réalité] – encadrant le pavillon de plain-pied […]. Architecture d’après-guerre [pas pour le bâtiment Atlantique qui fut construit à partir de 1932 !], la même à Saint-Nazaire. »

L’auteur se souvient aussi que les semaines en tant qu’interne étaient bien longues : « La sonnerie électrique qui rythmait la vie du collège – début et fin des cours, récréation, repas, coucher – ne donnait le signal de la délivrance que le samedi à cinq heures. Et pas question de se relâcher avant […]. Certains enseignants prenaient même un vif plaisir après la sonnerie à jouer les prolongations. […] » (page 43).

Jean Rouaud reconnaît cependant que « Saint-Cosmes, s’élevant en bordure de mer, prenait ainsi des airs de villégiature pour collégiens dorés. Ce qui nous empêchait de nous plaindre ». Mais aussitôt, il ajoute : « difficile d’expliquer dans de telles conditions qu’à l’intérieur des mentalités d’un autre siècle avaient survécu aux bombardements anglo-américains. » (pages 45-46).

Lisons ou relisons « Le monde à peu près » qui, au-delà de ses aspects romanesques, nous fait découvrir l’atmosphère si particulière de Saint-Louis dans les années 1960.

 

André MARTIN