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L’abécédaire du Centenaire

C comme Chaumier (Arsène)

Voilà une personnalité nazairienne tombée dans les « oubliettes » de l’Histoire ! Et pourtant, Arsène Chaumier joua un rôle décisif dans la genèse de notre établissement au début des années 1920. Il fut le premier président de la Société anonyme créée pour financer l’achat de l’ancien casino et des terrains adjacents, là où se fixa la nouvelle école.

Arsène Chaumier naît à Nantes le 11 septembre 1848. Véritable globe-trotteur, il passe une grande partie de sa vie sur les mers et océans avant de s’établir définitivement à Saint-Nazaire vers 1910. En 1854,, il accompagne ses parents en Guyane. L’année suivante, il revient seul en France sur un voilier où il est maltraité avant d’être placé au collège catholique d’Ancenis où il reste jusqu’en 1861. A cette date, il retourne en Guyane. Il est à Nantes en 1870 avant de partir en Angleterre deux ans plus tard. Il y apprend l’anglais et les techniques des affaires. Considéré comme un employé hors de pair, il est, en 1874, envoyé comme chef de service à La Havane. Atteint par la fièvre jaune, il est obligé de revenir en France.
Il est ensuite agent de change à Angers de 1875 à 1883, directeur de banque à Paris où il s’occupe de nombreuses affaires. Administrateur de très nombreuses sociétés franco-anglaises, il séjourne en Angleterre et fait plusieurs voyages en Guyane et dans l’Amérique centrale.

Dans les années 1920, installé à Saint-Nazaire, il est président de la Société immobilière de Saint-Gohard, du journal le Courrier de Saint-Nazaire et donc le premier président de la Société de l’école secondaire catholique de Saint-Nazaire. Sa fille unique épouse M. Paquet, alors directeur des Chantiers de la Loire.

C’est l’évêque de Nantes, Mgr Le Fer de la Motte qui fait appel à lui pour prendre en charge la création de Saint-Louis. Grâce à son carnet d’adresse très fourni, il peut concrétiser le projet épiscopal avec l’ouverture de la nouvelle école le 6 octobre 1924. Arsène Chaumier représente l’évêque à Saint-Nazaire et gère les multiples difficultés qui surgissent dans les premières années de l’établissement.

Il décède en 1926. Ses obsèques sont présidées par l’évêque de Nantes en personne. La presse catholique nazairienne ne manque pas de rappeler qu’il fut un homme de convictions religieuses et politiques. Il reconstitua en effet la section locale de l’Action Française. « Si le collège Saint-Louis est fondé, nous le devons à son esprit pénétrant et à son énergie », écrit le journal L’Écho de la Loire, le 2 décembre 1926.

André MARTIN